e réseau du Massif central reste loin d'un brillant destin.
Parmi ses lignes malmenées, celle des Causses a subi plusieurs faits aboutissant à sa dévitalisation.
En consultant les horaires avec 30 ans de recul, on remarque la multiplication
des pages du tableau Béziers - Neussargues et une vidange des colonnes.
Comment expliquer le déclin de cette voie ferrée ?
La ligne traverse des territoires isolés sans desservir de localités majeures.
D'orientation nord/sud, elle croise les vallées, d'où l'alternance entre des
plateaux (planèze, Aubrac, causses) - parfois déserts - et quelques bassins contenant
les poches d'habitation type pôle rural ou petite ville (Marvejols, Millau etc.).
Par ailleurs, cette voie ferrée souffre d'une configuration du réseau handicapante.
Ce trait d'union entre l'Auvergne et le Midi demeure partiel, car il échappe
aux
métropoles de Clermont Ferrand et de Montpellier.
Trois régions se partagent Béziers - Neussargues, et, dès
1995, plus aucune ne désire maintenir de liaison quotidienne sur l'intégralité du
parcours. Deux nouvelles têtes de ligne apparaissent : St-Chély
et Saint Flour, avec, au milieu, un interstice de 40 km récupéré par
le transport à la demande. Venant de Rodez, les TER Midi-Pyrénées
empruntent la portion Sévérac - Millau. Ce ménage à trois
engendre une segmentation de l'offre, qui s'ouvre et se ferme suivant les sections.
Nord et sud se tournent le dos. Seul le Paris - Béziers quotidien assure
le lien (avec un temps de parcours toujours plus long depuis 1975).
e tarissement des lignes affluentes.
L'artère des Causses dessert indirectement plusieurs villes (Mende, Rodez,
etc...) potentiellement intéressées par une relation directe avec
Paris ou un débouché vers le sud. Pourtant, l'offre des lignes,
raccordant ces localités à Béziers - Neussargues, montre
une grande incohérence. Les récents allongements de temps de parcours
suppriment les correspondances comme à Sévérac où les
trains se croisent sans offrir d'échange. L'effet réseau,
qui incombe au chemin de fer, n'existe plus. Les voies affluentes ne servent
qu'à titre d'antenne, sans lien effectif avec la ligne des Causses.
Axe rapide et gratuit, l'A75 est devenue le support des liaisons entre métropole
régionale et montagne. Mende, Millau, Saint Flour disposent de dessertes routières
directes vers Montpellier ou Clermont Ferrand. La convergence rail/autoroute
devient
le lieu de correspondances privilégiées comme à Millau ou Massiac, situées en
dehors de la ligne des Causses. Cette position extérieure aboutit à un détour
complet de la section Neussargues - Saint Flour. Désormais, le rail s'articule
autour
de l'A75, ce qui confirme sa déstructuration.
éziers - Neussargues continue d'être enterrée avec la mise
en dormance des infrastructures, l'allongement des temps de parcours, ou l'offre,
en chute libre et morcelée. Il semble que l'artère des Causses
soit un laboratoire de tests, où l'on propage notamment le symptôme
de " l'espace interstitiel " aux sections Marvejols - Sévérac
et Saint Flour - Neussargues, à quand un train de taxis TER ? Il résulte
des quatre facteurs observés un isolement chronique de la ligne, ne laissant
pas augurer une perspective éblouissante...