Massif Central Ferroviaire: Actualités

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Actualités 2022 : 13 nouvelle(s)
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Date
Objet
12/12/2022

Tache d'huile.

n° 702
On savait les lignes à voie unique du Massif Central délibérément euthanasiées les unes après les autres.

On savait les radiales Paris - Clermont et Paris - Limoges - Toulouse en grande souffrance.

On savait que les voies et les quais n'étaient plus désherbés.

La gare d'Avignon_Centre se voit réaménagée en Jardin des Plantes, en écho au Jardin des Doms.

Photo du 1er mai 2022.

On savait qu'il y avait, ça et là, de "petits" déraillements à faible vitesse sur des voies de service ou des lignes de desserte fine du territoire à l'abandon.

On sait maintenant, après les récents accidents de Carcassonne et d'Issoudun, que les "grands" déraillements sont redevenus possibles sur les lignes principales. Que serait-il advenu si un Intercités croiseur avait surgi au moment de la sortie de voie de l'un de ces convois de fret?

Issoudun.

Voici du "grain à moudre" pour les prochaines négociations syndicales.


Photo du 3 décembre 2022 - La Nouvelle République.

On savait qu'en cas d'interception durable d'une ligne du sud ou de l'ouest du Massif Central, aucun itinéraire de détournement ne pouvait être envisagé.

On sait maintenant qu'en cas de telles interruptions durables, les trains de passagers concernés sont supprimés de bout en bout, sans terminus intermédiaires, et sans relation routière de substitution sur la section impraticable. Les voyageurs sont priés de reporter leur voyage, ce qui est dans la plupart des cas impossible.

On savait que tous les services publics étaient à l'os.

On sait maintenant que le mal n'est pas guérissable.

Comme l'essence, la déliquescence fait tache d'huile. La faute aux bons conseils du Cabinet McKinsey?

Plus d'info / source : Post Scriptum - On savait que certains cheminots adoraient faire grève au moment des Fêtes de fin d'année.

On ne saura jamais combien de familles, obligées in extremis et à contrecœur de prendre leur voiture pour un long trajet routier dans la nuit et le brouillard, se verront décimées par un accident qu'elles souhaitaient éviter en prenant le train.


24/11/2022

Gares de l'Est.

n° 701
Pendant une centaine d'années, les Compagnies de Chemin de fer, grandes et petites, ont couvert la France de bâtiments typés, qui restent très identifiables de nos jours.

La Compagnie de l'Est n'est pas en reste. Entre les nombreuses gares monumentales implantées dans les villes principales mais aussi dans les stations thermales, et les constructions à l'architecture engagée "néo-schwob" héritée de l'annexion allemande, une demi-douzaine de standards donnent leur personnalité aux édifices plus modestes jalonnant les lignes de Champagne et de Lorraine. Voyons ce qu'il en est sur l'ancienne ligne Lérouville - Verdun - Sedan, qui suivait la Meuse dans une contrée marquée par l'Histoire.


L'ancien BV de Brieulles sur Meuse reste très classique, sa simplicité de forme étant rehaussée par des bandeaux, des chaînages d'angle et des entourages de baies soignés.

Photo du 27 octobre 2022


La Compagnie de l'Est a été très friande du style "chalet" ou "pavillon", à la ligne de toit perpendiculaire aux voies. On retrouve cette disposition le long de la Grande Ceinture parisienne et des lignes du groupe II de la banlieue de Paris_Saint Lazare. Vers le Massif Central, on repère aussi de telles façades entre Moret et Nevers, au Creusot ou à la Souterraine.
On voit ici l'ancien BV de Dun_Doulcon, dont l'histoire n'est pas anodine (*).


Photo du 27 octobre 2022


L'Est but not least. De 1903 à 1925, la Compagnie s'est reposée sur un type trés standardisé qui a équipé les lignes construites avant la première guerre mondiale, puis les lignes reconstruites après le conflit. Proche de Verdun, le BV de Consenvoye est dans ce dernier cas. On notera le "donjon" à croupe faîtière réservé au logement de fonction et les locaux d'exploitation établis dans l'aile principale, à l'aspect de salle de classe.

Photo du 27 octobre 2022


(*) Le secteur de la gare de Dun_Doulcon a été le théâtre de multiples raccordements dénivelés avec une rocade stratégique construite au début des années 1930 et démantelée pendant la seconde guerre mondiale. Financée par l'Etat, cette "ligne Maginot", dite de Marcq_Saint Juvin à Baroncourt (n° 213 000), qui avait pour but de créer une liaison directe entre Reims et Thionville, possédait des caractéristiques anticipant celles des LGV : usage du béton armé, double voie, tracé remarquable, absence de passages à niveau et de desserte locale. Elle ne connut aucune exploitation commerciale. Qui sait si, pour construire cette infrastructure, le Ministère n'a pas sacrifié l'achèvement des lignes de Barcelonnette et de Lalevade d'Ardèche?


Plus d'info / source : Toutes les photos sont de Jean-Marie GILSON.
24/10/2022

Rochechouart - Clamecy.

n° 700
Afin de tenter de dynamiser des territoires dits périphériques, l'Etat va réactiver d'anciens arrondissements. Parmi eux, deux intéressent le Massif Central : celui de Rochechouart, en Haute-Vienne, et celui de Clamecy, dans la Nièvre. C'est l'occasion de se demander dans quelles conditions on peut relier ces deux sous-préfectures (distantes de 275 km à vol d'oiseau - pas le bout du monde) à travers les marges de la Diagonale du vide.

Le château de Rochechouart a la particularité d'être assis sur un éperon dont la roche porte la trace de l'effroyable collision d'un astéroïde géant qui pulvérisa tout à 100 km à la ronde, voici 200 millions d'années. Cet impact, et la géologie particulière qui en résulte, sont uniques en Europe. Bien des murs en pierre, dans la région, en gardent le souvenir.

Photo du 2 octobre 2022

Tout bon provincial pense d'abord à sa voiture dès lors qu'il a à se déplacer. Voici ce que cela donne :

Mappy propose plusieurs parcours dont les longueurs s'étagent de 307 à 379 km et les coûts s'échelonnent de 33,75 à 44,67 €, pratiquement sans péage. Compter de 4h 12 à 5h 15 de trajet suivant l'itinéraire emprunté.

Seulement voilà, les media nous serinent à longueur d'antenne que l'auto, c'est pas bien, et que la bagnole, "ça pue, ça tue et ça rend con". Alors voyons côté chemin de fer.

Trainline ignore tout simplement Rochechouart comme "ville de départ". Passons. SNCF Connect marque un point en proposant d'aller prendre un TER dans la commune voisine de Saillat à 8h 55. Changements à Limoges et à... Paris. Arrivée à Clamecy à 17h 13, soit 8 heures 18 de voyage, "dès" 89 € ce jour-là. Impensable pour une famille nombreuse avec bagages et surtout illogique géographiquement, d'autant plus que la liaison Austerlitz - Bercy n'est pas très commode. Aucune autre proposition purement ferroviaire.

Alors, on va essayer de passer par les "voies naturelles" et de porte à porte. Départ Rochechouart à 7h 19 avec un car régional jusqu'à Limoges. Train Intercités jusqu'à Vierzon, puis un autre jusqu'à Nevers. Enfin, car régional jusqu'à Clamecy, arrivée à 18h 25. Plus de 11 heures de voyage, dont une bonne moitié à glander dans les gares de correspondance (T'as voulu voir Vierzon...), au prix de 46,40 € ce jour-là. Epouvantable, non?

Ajoutons qu'il n'y a rien à tirer de BlaBlaCar ou de Flixbus, qui proposent des parcours d'approche insensés ou des correspondances improbables à l'autre bout du pays. Bref, sauf exception, le transport en commun de province à province en France, c'est hyper compliqué et réservé à des baroudeurs accomplis. Et, tous modes confondus, cela ne va pas s'arranger : l'inflation va pousser tous les moyens de transport à faire profil bas, dérèglement climatique ou pas.

L'avenir, c'est une mobilité dégradée et plus chère. Tout se passe comme si, à l'image de l'univers en expansion, l'hexagone s'étirait de tous côtés, rendant les départements toujours plus éloignés les uns des autres.

Ce n'est pas la fin du monde qui se profile, mais bien la fin d'un monde.

Plus d'info / source : 
04/09/2022

Mont-Blanc : elles ont Bionassay roulé comme ça...

n° 699

Au départ de la gare du Fayet, le Tramway du Mont Blanc est une institution à l'intention des touristes, des randonneurs, des alpinistes et même des skieurs en saison. S'il n'a pas approché, comme cela était prévu, le Toit de l'Europe, son exploitation a fait appel à la traction à vapeur, puis à la traction électrique. Les trois automotrices, qui, depuis 1957, arpentaient la plus haute ligne de chemin de fer français, tirent leur révérence cet automne. Rendons leur homMIAGE.



JEANNE la rouge se hisse au-dessus du Col de Voza, terminus hivernal.


ANNE la verte marque l'arrêt à Bellevue.


MARIE la bleue défie la Chaîne des Fiz.

Un peu plus loin, au-dessus de Chamonix, la station supérieure du Chemin de fer du Montenvers a un problème : elle ne domine plus la Mer de Glace, qui ne cesse de reculer. D'où l'idée de la transformer en Glaciorium, "centre d'interprétation des glaciers et du climat". Dans ce Vulcania des neiges jadis éternelles, prévu pour 2024, tout ne sera que scénographie, le virtuel se substituera au réel. Place au Chemin de fer du Métavers.

Plus d'info / source : 
09/08/2022

Hautes-Alpes : des lacets délaissés.

n° 698
La ligne interdépartementale (Grenoble) - Saint Georges de Commiers - La Mure - Gap n'a pas été exploitée au-delà de Corps dans l'Isère. Plus au sud, dans les Hautes Alpes, l'infrastructure a été établie de part et d'autre du Col de Manse : son tracé et ses ouvrages d'art font toujours partie du paysage.



Pour élever la plateforme au dessus de la vallée du Drac, comme pour la faire dévaler sur Gap, les constructeurs multiplièrent les lacets, comme cette épingle à cheveux repérable ci-dessus. Le cercle rouge indique l'emplacement de la gare de Pont de Frappe, bien placée pour desservir les stations du Haut Champsaur : Ancelle, Saint Léger les Mélèzes, Chaillol 1600 et Orcières Merlette. Le cercle vert situe l'ouvrage ci-dessous :



Le pont du Riou Faubert épouse et ordonne la pente.
9 août 2022


En réalité, les Hautes Alpes n'ont jamais eu de chance avec leurs infrastructures linéaires.

On connait le destin funeste de l'antenne Chorges - Barcelonnette. On sait moins qu'un embranchement de la Freissinouse à Saint Bonnet en Champsaur fut concédé au PLM le 2 août 1886 (*), à voie normale et... traction électrique! Sans suite. Tributaire de trois courants (Grenoble, Valence et Marseille), la pénétrante Veynes - Briançon (on espérait l'Italie) ne retrouva jamais sa seconde voie, déposée pendant les deux guerres mondiales. Paul Séjourné lui même, alors sous-directeur du PLM, se pencha sur un raccourci à double voie Grenoble - Gap - Manosque - les Arcs - (Nice), mais s'y cassa les dents.

Pour arroser le Champsaur déjà desséché l'été, la construction d'un canal d'irrigation collectant les eaux de fonte du glacier de Mal Cros, à près de 3000 m d'altitude, fut décidée en 1853. Un projet démesuré comptant plus de 60 km de rigoles dans un environnement très montagneux. Partiellement construit et exploité non sans de multiples difficultés, l'aqueduc fut en définitive abandonné dès 1923.

Pensé au moment de l'essor des stations de sport d'hiver, le contournement routier de Gap a attendu 2021 pour voir l'achèvement d'un premier tronçon... en cul de sac. Son achèvement n'est pas prévu avant 2035, mais restera-t-il encore de la neige et des voitures à cette époque? Quant à la traversée du département par l'autoroute A 51, elle n'est plus à l'ordre du jour.


(*) en même temps que la ligne le Puy - Langogne, mise en service en... 1912.

Plus d'info / source : 
voiesdesaffectees.free.fr/lamure-gap
canaldemalcros.com
routes.fandom.com/wiki/Rocade_de_Gap
19/07/2022

La vérité sortant du Puy.

n° 697


Entre les grèves et les fermetures pour travaux, la gare du Puy connaît une desserte rabougrie et une exploitation calamiteuse. Au demeurant, SNCF Réseau caresse l'idée de se défaire des lignes non structurantes, à charge pour les Régions de reprendre la gestion des sections concernées. Si elles le veulent, si elles le peuvent.

Photo Christophe BENOIST - 26 octobre 2021.

A l'image des persans de Montesquieu, un cheminot suisse-allemand livre régulièrement ses impressions sur le monde ferroviaire français, avec une ingénuité bien propre au pays d'Heidi. On lui pardonnera, dans les lignes qui suivent, une syntaxe parfois approximative, car si tous les français parlaient aussi bien la langue de Goethe que lui parle la langue de Molière, l'Europe ne serait peut-être pas ce qu'elle est.

"Dernièrement j'étais au Puy-en-Velay un lundi matin. A l'arrivée à la gare, j'ai compris qu'il y a une grève nationale qu'on appelle ici "Mouvement Social". Un étrange choix de mots qui me rappelle aux expressions choisies dans les pays derrière les rideaux en fer avant 1989.

Ces jours, il n'y a pas grand chose ou rien qui "mouve", encore moins que lors des autres jours avec service inadapté et ce n'est pas social du tout envers les clients, qui au moins payent les salaires des employés. Comme d'habitude, il n'y avait aucun chat des syndicats sur place pour m'expliquer pourquoi ils ont mis cette grève. Ils prennent ça pas comme vraiment important, il semble. Ils auraient eu donc au moins l'unique chance que, lors de leurs explications, je voudrais dire: "Je vous comprend, vous avez bien raison et je suis solidaire avec vous! Pour vous aider et vous soutenir, je vais souffrir aujourd'hui avec un certain plaisir". Mais non, il n'y avait aucun sur place et sans explication, je dois donc croire qu'il s'agissait ce lundi d'un fait "de se gâter avec un week-end prolongé" tout simplement.

Ce n'est donc pas si étrange, mon point de vue. Comme ces grèves, il y en a souvent autour de Pâques, avant, pendant et après les grands jours de voyages pour les vacances, avant Noël, avec l'annonce de continuer jusqu'au nouvel an, etc... Pour arriver à un certain pouvoir, il faut créer des alliances et pourquoi pas avec ses propres clients. Si on veut fermer dans ce pays une école, on arrive aussi à l'idée d'embaucher les parents des élèves, non?

Les syndicats français se voient dans la tradition de la Résistance. Mais une prise d'otage (de l'usager des transports) était plutôt dans la tradition de l'occupant allemand, si je n'ai pas totalement mal compris l'histoire française.

Trop souvent condamné dans ce beau pays de prendre un bus au lieu d'un train ou aller à pied ou rester à la maison...

PS : Je suis membre du syndicat des cheminots suisses. Entré au chdf le 19 avril 1982, 4-5 ans plus tard je faisais partie du SEV section Frauenfeld-Wil, qui avait dans ce temps un grade d'organisation de 100%, ce qui veut dire que tous les cheminots étaient des syndicalistes. Le signe en métal "SEV" faisait partie de l'uniforme et était même autorisé par l'administration. J'ai donc dernièrement reçu un document pour honorer mes 40 ans de membre et participation au syndicat. Pendant tout ce temps, je n'ai pas participé à la moindre seconde de grève. Pour un cheminot suisse, ses clients sont trop importants. Je ne crois pas qu'un cheminot suisse pourrait encore directement voir dans les yeux de ses clients après avoir mis à plat le monde des transports pendant des jours, semaines, mois comme en France.

C'est comme ca. Si vous voulez le croire ou pas. Là dehors de la France, un autre monde est bien possible."

Plus d'info / source : NB. Au cours du mois de juillet écoulé, les grands retards se sont multipliés sur le réseau français, certains ne se comptant plus en heures, mais en jours. L'absence d'information, comme la cuisson à 45° dans des rames verrouillées sans clim, confinent à une véritable maltraitance des clients, dont beaucoup ont payé leur billet fort cher. Et ne parlons pas des suppressions inopinées de trains de nuit.
24/06/2022

Périgueux : un train toutes les 30 mn, vraiment?

n° 696


L'étoile ferroviaire de Périgueux a de beaux restes, du moins en ce qui concerne le réseau hérité du PO. Seule manque à l'appel la ligne d'Angoulême, qui se détachait à la Cave et prenait la direction de Ribérac et de Parcoul_Médillac. Cerise sur le gâteau, la double voie n'a pas totalement disparu.

C'est précisément sur une telle section que devait être mise en service, le 2 juillet 2022, la "Navette Mussidan - Niversac", déjà affublée du titre de RER Métropolitain, à la fréquence proclamée d'un train toutes les 30 mn en heure de pointe et d'un train toutes les heures en dehors. Ce n'est pas vraiment ce qui apparaît lorsque l'on analyse le tableau horaire ci-après :



Au delà d'une grille peu mémorisable "à la française", c'est le TER qui veut se faire aussi gros que le RER. De nos jours, c'est ainsi, tout est dans la com' et les grands mots. On masque ce faisant la politique des petits pas, du progrès distillé au goutte-à-goutte. Autant par manque de volonté que par manque de financements.

Ce n'est pas avec d'aussi timides avancées que le chemin de fer décarbonera la France : les grêlons ont de l'avenir. D'autant plus qu'avec les hausses vertigineuses du prix de l'énergie, des matériaux et de tout le reste, qu'avec les si bizarres pénuries de personnel, SNCF Réseau peut renoncer dès maintenant à toute modernisation et encore moins à tout développement. Ne restera plus, à des coûts exorbitants, que la pose de rustines à la petite semaine (ce qui signifie en fait de nombreuses semaines d'interruption du trafic) sur les axes les plus structurants. L'achat et la maintenance du matériel roulant seront logés à la même enseigne.

Le résultat est connu : toujours moins de trains (sans compter ceux supprimés à la dernière minute), toujours plus lents (sans compter les retards permanents), toujours plus chers (bien entendu), sur des lignes de plus en plus menacées de suspension.
Plus d'info / source : 
16/05/2022

Propos éruptifs.

n° 695

La Voulte sur Rhône (Ardèche) - 15 mai 2022.

Que préférez-vous? Un clocher roman immémorial ou bien un tablier en béton déjà outragé par le temps, fût-il ferroviaire?

La réponse se trouve peut-être dans les lignes qui suivent, dont vous serez surpris de connaître le nom de l'auteur...


Cette opinion, aussi valable pour les ouvrages du chemin de fer, est signée Haroun Tazieff, l'incombustible volcanologue, qui savait, quand il le fallait, tremper sa plume dans la lave incandescente.

Plus d'info / source : 1. H. Tazieff, Les Défis et la Chance : ma vie, vol. 2 : Le Vagabond des volcans, p. 13, 1992.
17/04/2022

Sortie Chemins à Fer 2022 : au Centre, les marges.

n° 694

Entre Marche et Combrailles, à la lisière nord du "vrai" Massif Central, le bassin de Montluçon apparaît comme le symbole national de la relégation économique et sociale d'une sous-préfecture marginalisée. L'historien et le géographe des transports y trouveront maints sujets d'intérêt et de réflexion, entre le siècle du Canal de Berry et l'époque du tout (auto)-routier, le croisement de l'A 71 et de la RCEA dans le secteur ayant plus un effet centrifuge que centripète.

L'archéologue ferroviaire, lui, se régalera, avec un "matériel" et un "mobilier" incommensurable. Qu'on en juge : une étoile ferroviaire d'Intérêt Général à huit, neuf et même dix branches, un chemin de fer départemental qui fut brillant, des réseaux industriels et miniers puissants et des embranchements particuliers sans nombre. Là où se croisaient jadis les express Paris - Vic sur Cère/le Mont-Dore, Strasbourg - Bordeaux ou Saint Gervais - la Rochelle, ne subsistent que quelques automoteurs ne dépassant pas Limoges, Clermont-Ferrand ou Bourges/Vierzon, aux couleurs de trois Régions qui se tournent le dos. Et à condition qu'il n'y ait ni grèves, ni travaux, et sans parler des retards et des suppressions de trains qu'on ne compte plus.

Voici l'un des derniers viaducs élevés par le PO dans l'entre-deux-guerres près de Néris les Bains : ne cédant en rien au béton, il fait largement appel à la pierre de taille. Des voitures directes Paris - Néris ont circulé sur cet ouvrage. En 2022, on y procède à des essais de véhicule autonome sur la plate-forme devenue voie verte.

Photo Chemins à Fer.

21 mars 2022


Voici la feuille de route proposée par les responsables de Chemins à Fer :

« Chemins à Fer » est une association qui cherche à sensibiliser le public au patrimoine ferroviaire.

Chaque année lors du pont de l’Ascension, une sortie en groupe est organisée dans un territoire pour arpenter d’anciennes voies ferrées.

Cette année, les adhérents ont décidé de partir visiter l’étoile ferroviaire de Montluçon.

Le chemin de fer a d’abord servi à l’activité minière (charbon, or, kaolin), puis aux voyageurs et désormais à… plus grand-chose ! « L’étoile » au rayonnement jadis national, est désormais bien pâle, la gare de Montluçon sert d’impasse aux TER de 3 régions.

Les fermetures des lignes minières (« le chemin de fer à ficelle »), puis des chemins de fer locaux ont été suivies par celles des grands itinéraires (de Montluçon vers Châteauroux, Ussel et Moulins).

Aussi, les vestiges sont nombreux, aux influences parfois surprenantes (le style art déco de la gare de Néris les Bains), les ouvrages d’art imposants liés à un relief tourmenté en certains endroits (viaduc de la Tardes, viaducs de Montluçon à Gouttières).

Chemins à Fer a concocté un programme tourné vers le patrimoine ferroviaire, l’activité minière et l’histoire locale du jeudi 26 mai 14h00 au dimanche 29 mai 12h00. La participation à la sortie est gratuite, chacun règle ses consommations et son hébergement. Il est également possible de participer à tout ou partie du programme.

Le 12 juin 2021, avant que ne les rejoigne le responsable de la préservation et de la mise en valeur du site classé, des participants à la sortie en Corrèze posent devant le fameux Viaduc des Rochers Noirs, pièce maîtresse de la ligne Tulle - Ussel des tramways à vapeur.

Photo Chemins à Fer


Plus d'info / source : Pour plus de renseignements sur l’organisation de la sortie, le programme, les détails logistiques, contactez Romain à cheminsafer@gmail.com ou au 06 45 40 01 51.
26/03/2022

   Nœud coulant pour un nœud ferroviaire.

n° 693
Neussargues : moins il y a de trains, plus on en parle...

Moins de trains? Veuillez excuser du peu :

  • Section Aurillac - Neussargues fermée du 14 mars au 10 décembre, autrement dit jusqu'au service annuel 2023.

  • Section Neussargues - Arvant fermée du 1er août au 2 septembre, en pleine saison touristique.

  • Ligne des Causses fermée du 11 juillet au 16 septembre, là encore pendant le pic de trafic estival.

  • Ce massacre à la régaleuse n'empêche pas les uns d'évoquer des souvenirs sans espoir et les autres d'avancer des projets sans complexe.



        En 35 pages, l'auteur de "Pourquoi Neussargues?" nous fait revivre, par le texte et surtout par l'image, plus d'un demi-siècle de déclin d'une gare emblématique devenue problèmatique. Année après année, l'étiolement des voies et des bâtiments s'est fait plus prégnant, et le plateau ferroviaire, à l'origine d'une "netteté helvète", s'est mué en une véritable prairie, vide de matériel.


    Parole de Premier Ministre, le train de nuit ira à Aurillac, dans... quelques années et par un itinéraire... à préciser, par Brive ou par Clermont Ferrand, les choses ne sont pas claires.
    Il n'en a pas fallu plus à une association visionnaire pour imaginer le prolongement de ce convoi jusqu'à Mende, via Neussargues dans tous les cas. Cette idée n'est pas irréaliste et, sur le papier, peut déclencher l'enthousiasme. Mais au-delà des habituels bâtons dans les boggies du gestionnaire d'infrastructure, il faudra compter avec l'accord de l'Autorité Organisatrice des InterCités de Nuit : l'Etat, toujours désargenté quand il s'agit de chemin de fer.
       


    Plus d'info / source : Commande en ligne du n° 410 de la revue Transports & Patrimoine Ferroviaires.
    Site des Amis du Viaduc de Garabit.
    15/02/2022

    Cantal : un bel hiver ferroviaire?

    n° 692

    Lorsque l'on considère à quoi en est réduit le chemin de fer en Haute Auvergne, on se désole. Mais en regardant ces photos prises au bon moment au bon endroit, on se console.



    Le Lioran - 10 février 2022



    Neussargues - 11 février 2022

    Plus d'info / source : Photos Franz ENAULT.
    10/02/2022

    Cartes postales de la Côte Varoise.

    n° 691

    Entre Toulon et Saint Raphaël, la ligne du littoral des Chemins de fer de Provence devait composer avec les multiples caps et promontoires s'avançant dans la Mer Méditerranée. En particulier, entre la baie de Cavalaire et le golfe de Sainte Maxime (son appellation d'alors), la voie devait couper l'isthme séparant le Massif des Maures de la presqu'île de Saint Tropez, sur la commune de Gassin, dont le chef-lieu, perché à 200 m d'altitude, fait aujourd'hui partie des plus beaux villages de France.

    Au sud de Gassin, le quartier de "la Croix", ainsi qu'un vaste territoire s'étendant jusqu'aux caps Lardier et Taillat, ont acquis leur indépendance administrative en 1934 : la Croix-Valmer était née. L'immobilier balnéaire n'y grignotera pas totalement le vignoble, ni des secteurs préservés, à un jet de galet du Parc National de Port-Cros.





    Le BV de "la Croix" - simple halte à l'origine - surplombait les voies qui étaient engoncées dans une tranchée précédant un tunnel : à près de 100 m d'altitude, celui-ci était le point culminant de la ligne, au sommet de deux déclivités marquées. Au fond, à gauche, un ensemble résidentiel s'est assis sur la partie sud du souterrain, à présent partiellement comblé.

    Après avoir abrité l'Office de Tourisme, la "gare" de la Croix-Valmer offre un toit à la bibliothèque municipale.


    Au fond d'un trou, le débouché nord du tunnel de la Croix-Valmer constitue désormais l'endroit le plus sauvage de la presqu'île de Saint Tropez, où, comme chacun sait, "Dieu créa la femme", 8 ans seulement après la fermeture de la ligne, où aucune BB ne s'aventura jamais. Faut-il s'en gendarmer?

    A noter que la plate-forme, de part et d'autre du col, est intégrée au Parcours Cyclable du Littoral.







    Sur cette carte de 1925, on repère le noeud ferroviaire de la Foux, où la ligne principale croisait le tramway à vapeur Cogolin - Saint Tropez, qui desservait notamment l'usine de torpilles de Bertaud.

    Cette partie de la Corniche des Maures sera éprouvée par le Débarquement de Provence en 1944, mais bien plus encore par l'essor du tourisme de masse, vingt ans plus tard.



    Plus d'info / source : Photos des 5 et 6 février 2022.
    28/01/2022

    Entre Loire et Allier, une ligne survivante : le Puy - Saint Georges d'Aurac.

    n° 690
    Imaginée dès le milieu du XIXème siècle par le (pas encore) Duc de Morny comme l'un des maillons d'une transversale Lyon - Bordeaux, artère maîtresse du "Grand Central", la voie ferrée joignant, entre Monts du Livradois et Monts du Devès, la vallée de l'Allier à la vallée de la Loire, n'est plus qu'une section négligée de la ligne "798 000" joignant Saint Georges d'Aurac à Saint Etienne. Peu lisible, la grille horaire mélange en 2022 automoteurs et autocars entre le Puy et Clermont Ferrand.

    On le sait, l'étoile ferroviaire du Puy n'a jamais été achevée. Après l'ouverture tardive des branches de Vichy (1902) et de Langogne (1912), la construction bien engagée de la fameuse "transcévenole" vers Aubenas et la vallée du Rhône n'a pas été menée à son terme. De nos jours, les pélerins ont bien compris qu'il était plus facile de relier la cité ponote à Saint Jacques de Compostelle à pied qu'en train!



    Signe des temps, qui privilégient le virtuel et l'instantané, la parution d'un ouvrage ferroviaire de fond est un événement. Saluons le travail de l'auteur qui, par le texte et l'image, des plans et bien d'autres documents d'époque, nous fait revivre le long chemin qui mène d'une idée à un projet, et d'un projet à une réalité. Il y eut une mémorable bataille des tracés et, pour une fois, ce n'est pas le PLM qui imposa sa loi. L'ouvrage restitue parfaitement l'empreinte du chemin de fer sur le pays, et l'ambiance des villages ferroviaires qu'ont été, pendant moins s'un siècle, les stations et leurs abords.

    Bonus : la transversale Lyon - Bordeaux du Grand Central utilisait une partie de la ligne Clermont - Montauban par le Lioran , l'un des premiers itinéraires de montagne construit en France. A participé à son établissement, en tant que poseur de rails au PO, le père du futur Président de la République Paul Doumer : ce dernier est né à Aurillac en 1857. Avant d'être assassiné en 1932 (tous les locataires de l'Elysée ne meurent pas dans les bras de leur maîtresse), il fut gouverneur général de l'Indochine française et - fervent promoteur du rail- il lança le Transindochinois et le chemin de fer du Yunnan. Un pont de 1682 m franchissant le Fleuve Rouge au Vietnam a porté son nom.

    Plus d'info / source : Grande et petite histoire de la voie ferrée le Puy - Saint Georges d'Aurac. 272 pages. 2021. EPISERM. 04 71 77 00 38. 06 15 65 93 09.

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    Dernière mise à jour de cette page: le 15/02/2022